Titre : |
Mobilités dans les espaces périphériques et peu denses : pour un territoire plus accessible ? : Lanalyse sur la mobilité dans les espaces peu denses a pour origine deux actualités de lannée 2019 : le mouvement des Gilets jaunes et le vote de la Loi dorientation des mobilités (LOM) |
Type de document : |
Document électronique |
Auteurs : |
Jean Colard, Auteur ; Benoît de Lapasse, Auteur ; Cécile Clément, Auteur |
Editeur : |
France stratégie |
Année de publication : |
04/2021 |
Importance : |
56 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
DENSITE SPATIALE ; ESPACE RURAL ; FAIBLE DENSITE ; PERI-URBAIN
|
Index. décimale : |
TRA TRANSPORTS / CIRCULATION / DEPLACEMENTS |
Note de contenu : |
Lanalyse sur la mobilité dans les espaces peu denses a pour origine deux actualités de lannée 2019 :
Le mouvement des Gilets jaunes émergeant fin 2018 en partie suite à des mesures impactant la mobilité (taxation sur le carburant venant sagréger à la limitation de la vitesse à 80 km/h) a mis au jour la fragilité de lorganisation des déplacements dans les espaces dits « périphériques » [1] ou peu denses, vécus comme fortement dépendants de la voiture particulière et de son modèle économique.
Le vote de la Loi dorientation des mobilités (LOM), loi la plus structurante du secteur depuis la LOTI de 1982, vise le déploiement des « nouvelles mobilités » alternatives à lusage individuel de lautomobile et réforme la gouvernance, en généralisant les AOM (Autorité organisatrice de la mobilité) sur lensemble du territoire.
Afin danalyser dans quelle mesure ces deux évènements pouvaient se répondre, notre réflexion sest placée dans une approche systémique. Il existe deux grandes démarches de politiques publiques impactant directement la mobilité, qui peuvent sincarner dans des gouvernances et des timings différents :
la planification des transports, par lanalyse des flux de déplacements et la conception dinfrastructures, offre dans les faits de nouvelles possibilités de localisation dhabitat, dinstallation dentreprises ou déquipements et de services.
La planification territoriale, à linverse, à partir doutils daménagement stratégiques (SRADDET, SCoT) et opérationnels (PLUi), structure en réalité les principaux besoins futurs de déplacements.
Quatre points de contexte
Le contexte général dans lequel sinscrit la mobilité dans les espaces « périphériques » et peu denses se structure autour de quatre principales thématiques.
1. Laménagement et lorganisation du territoire : au-delà dune cohésion sappuyant sur une politique redistributive généreuse, un nouvel équilibre des dynamiques territoriales doit être trouvé entre métropolisation économique régionale, périurbanisation de lhabitat socialement subie ou volontairement choisie au détriment parfois de certaines villes moyennes, et nouvelle appréhension de la ruralité comme extension spatiale du mode urbain ou bien « hyper-ruralité » plus autarcique.
2. La sociologie des modes de vie : les gains de temps, socle socio-économique traditionnel de toutes nouvelles infrastructures de transport, sont le plus souvent réinvestis dans la distance selon la fameuse « conjecture de Zahavi » constatant la stabilité globale du budget temps. Durant ces cinquante dernières années, la mobilité est ainsi passée de « conquête joyeuse à impérieuse nécessité » [2] du fait de léloignement progressif des zones d'emploi et de lusage de voitures individuelles devenues indispensables, source potentielle de vulnérabilités économiques.
3. Les systèmes de transport structurants : dans un contexte de transition écologique fortement contraignant pour le secteur (les transports constituant 30 % des émissions de GES en France), ceux-ci doivent être réinterrogés autour :
dun « système automobile » socio-culturellement inscrit dans lindividualité des comportements et dont la souplesse na pas dégal en zones peu denses, mais devenu de facto le support dune dispersion géographique des activités mal maîtrisée ;
dune évolution des services ferroviaires (TGV comme TER) accompagnant la forte métropolisation du territoire, mais affaiblissant parallèlement la desserte interurbaine des villes moyennes ; de lessor de « nouvelles mobilités » sappuyant pour lessentiel sur lutilisation du numérique pour développer de nouveaux usages des systèmes de transport.
4. La gouvernance des mobilités : elle a été structurante dans les métropoles et grandes agglomérations depuis la création du statut dAOT par la LOTI pour organiser et rééquilibrer les modes de déplacement avec une maîtrise conjointe de la voierie. Mais le cloisonnement avec les politiques daménagement sur le reste du territoire et la diversité des périmètres daction des collectivités rendait très difficile la mise en uvre de politiques entièrement cohérentes dans les espaces moins denses. La prise de compétence dAOM demandée à lensemble des intercommunalités par la LOM [3] ainsi que leur coordination par des Régions « chefs de file » via la définition et lanimation de nouveaux bassins de mobilité pourrait constituer à ce titre une véritable opportunité. |
En ligne : |
https://www.strategie.gouv.fr/publications/mobilites-espaces-peripheriques-dense [...] |
Format de la ressource électronique : |
pdf |
Permalink : |
https://www.aduga.org/index.php?lvl=notice_display&id=16572 |
|  |