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Dix après une première étude, AdCF-Intercommunalités de France s’est penchée en ce début de mandat sur les politiques culturelles intercommunales. L’enquête 2021 livre plusieurs constats qui témoignent de l’intérêt et l’engagement croissants des intercommunalités pour la culture.
1. Les intercommunalités sont de plus en plus impliquées dans le champ culturel, en lien avec les communes
Avec leurs communes, les intercommunalités sont les premiers financeurs en matière de culture en France. La part du budget des intercommunalités qui est consacrée à la culture semble se stabiliser depuis quelques années. Elle représente en moyenne 5% à 6% du budget total et s’élève à environ 12% au sein des métropoles. Par rapport à d’autres domaines dans lesquels la compétence partagée a également été maintenue, comme le sport, la culture est sans doute celui dans lequel existe le plus de superpositions. La répartition des rôles et compétences entre échelons territoriaux se fait selon des arrangements locaux. L’intervention intercommunale dans le domaine culturel s’articule avec les communes, dans une logique de subsidiarité et d’une gouvernance partagée dans le cadre de commissions et de groupes de travail qui impliquent les élus municipaux. Au sein même des exécutifs communautaires, le nombre des élus délégués à la culture a doublé en dix ans. La compétence culturelle, devenue une compétence partagée, permet aux intercommunalités d’investir le champ culturel et de l’utiliser comme un levier pour l’attractivité territoriale et/ou la cohésion sociale.
2. Des équipements de plus en plus nombreux, hybrides, mobiles, polyvalents
Quasiment toutes les intercommunalités participantes à l’étude de l’AdCF proposent au moins une bibliothèque ou une médiathèque et une école de musique (voire un conservatoire) sur leur territoire. Les intercommunalités gèrent de plus en plus d’équipements culturels et plus de la moitié interviennent sur des équipements qu’elles ont-elles-mêmes créés.
Le taux d’équipement pour la lecture publique des communautés de communes a doublé depuis 2008. En revanche, les communautés de communes, plus rurales, sont nettement moins bien dotées en cinémas, musées et salles de spectacles. Si les transferts d’équipements opérés ces dernière années peuvent répondre à des préoccupations financières, les transferts comme les créations d’équipements communautaires répondent de plus en plus à des objectifs culturels : combler un manque, enrichir l’offre culturelle d’une communauté rurale, ou renforcer l’attractivité d’un territoire urbain avec un équipement emblématique.
A l’échelle intercommunale, la mise en réseau des équipements permet de faire circuler les œuvres, mutualiser des coûts, partager des problématiques communes. Les équipements ne sont plus forcément réservés aux activités culturelles ou à une discipline : ils sont polyvalents, modulables voire itinérants. Ce n’est plus seulement leur implantation qui conditionne l’accès à la culture, c’est aussi leur capacité à mailler le territoire en allant au-devant des habitants, à construire des propositions avec les publics, à croiser les pratiques avec d’autres institutions. La construction de nouveaux équipements culturels communautaires est parfois objet de dissensus et suscite souvent de longs débats préparatoires pour en mesurer le bienfondé, en décider la localisation et en préciser les ambitions. Pour répondre à des enjeux de solidarité et d’équité d’accès à la culture, les intercommunalités développent des schémas d’aménagement culturel de leur territoire. Ces documents ou référentiels stratégiques prennent des formes variées, par exemple un schéma de lecture publique. |