Note de contenu : |
Après 6 mois de consultation, les résultats des Etats généraux de la mobilité durable sont rendus publics. Ils ont été organisés par les autorités organisatrices de transport et les associations d’usagers, dont le Groupement des autorités responsables de transport (Gart), la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) et Régions de France. 70 propositions pour la mobilité de tous les Français ont été présentées le 7 mars. Objectif ? Interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur les questions de mobilité. Ces derniers ont été invités à répondre à ces suggestions et interrogations lors du Grand débat Transports du 22 mars.
La concertation au service d’une mobilité durable
Près de 600 acteurs (usagers, élus, collectivités, entreprises, ONG, fédérations, syndicats…) ont participé aux 6 réunions publiques des États généraux de la mobilité durable. Pour quels résultats ? L’élaboration de 70 propositions partagées par tous pour relever les défis sociaux, économiques et environnementaux majeurs de la France. Les propositions jugées prioritaires : la création d’un ministre des Transports de plein exercice, la demande d’une loi de programmation financière, la sécurisation fiscale et industrielle en revenant à une TVA à 5,5% pour les transports publics, l’expérimentation de l’ouverture à la concurrence des transports régionaux.
Quelle place pour le vélo dans ce débat public ?
Ayant participé à la réunion publique qui se tenait le 9 novembre dernier à Lyon, les Départements & Régions Cyclables (DRC) décryptent ces 70 propositions dans lesquelles le vélo trouve avant tout une place comme support de mobilité pour les territoires peu denses, de transition énergétique et de santé publique. Ainsi, les propositions suggèrent au chapitre de « l’intermodalité et la multimodalité » de « développer des indicateurs de performance de tous les modes (transports collectifs, voiture particulière, vélo, marche…) en termes de temps de parcours, d’empreinte environnementale et prenant en compte la multimodalité » afin d’objectiver l’efficacité des modes entre eux. On sait que le vélo est très concurrentiel par rapport aux transports en commun et à la voiture dans un rayon de 5 km, voire 15 km en VAE. À la rubrique « repenser la mobilité dans les territoires peu denses », le rapport préconise de « créer et développer de nouveaux lieux d’échanges multimodaux regroupant toutes les offres de mobilité tout en veillant à leurs synchronisations » et de « diversifier l’offre de mobilité pour assurer des dessertes capillaires fines du territoire (VAE par exemple) ». « Améliorer la complémentarité des transports publics et du vélo, en développant des voies cyclables et des dispositifs de stationnement sécurisés » ainsi qu’« exploiter le potentiel des VAE en zones peu denses selon les territoires » figurent au rang des préconisations. Enfin, au chapitre « assurer la transition énergétique et préserver la santé publique », les acteurs de la mobilité durable préconisent d’« élargir l’indemnité kilométrique vélo à l’ensemble des fonctions publiques, de pérenniser l’aide nationale à l’achat de VAE » et incitent au développement de schémas directeurs vélos pour en promouvoir la pratique pour « rationaliser l’usage des différents modes de transport en ville en profitant des opportunités de la réforme de décentralisation du stationnement. » Des mesures qui font écho aux préconisations des DRC lors de leurs contributions aux Etats généraux de Lyon.
Vers une politique nationale favorable aux modes actifs ?
Les DRC saluent cette démarche collective visant à mettre la mobilité durable au cœur du débat public. Les candidats se sont-ils saisis de ces 70 propositions pour placer la mobilité durable au sein de leurs projets ? Rien de moins sûr à en croire les retours du Grand débat Transports 2017. « Pour les 5 principaux candidats l’objectif à atteindre est une évidence… ». Pour autant « les transports dégagent toujours plus de CO2, et l’on continue à disserter sur le global, à bricoler quelques mesures en se donnant bonne conscience, en obligeant les collectivités à avancer seules vers le zéro émission, à marche forcée et à coûts élevés » constate Gilles Dansart dans son analyse du débat. Pour prendre l’éclairage « vélo », rappelons que d’autres pays européens aux politiques volontaristes investissent 25€/an/habitant. En France, l’absence de données ne permet même pas de calculer ce montant tant cette politique est peu considérée. Le premier gouvernement à appréhender sérieusement cette politique sortira, de facto, du lot. |