La Revue durable, La Revue durable - 43
Bulletin : Livre
Année de publication :
2011
Paru le :
01/08/2011
Langues:
Français
Note de contenu :
Situation de l'agriculture urbaine dans le monde
Réinstaller la campagne en ville
Tokyo, mégapole agricole
Nelly Niwa (prépare une thèse sur l'agriculture intra-urbaine à l'institut de politiques territoriales et d'environnement urbain (Ipteh), à l'Université de Lausanne, en Suisse)
Tokyo a beau être une des plus denses mégalopoles au monde, elle abrite un fort taux d'activités agricoles dans son périmètre : 2 % de sa surface sont utilisés à cette fin. Issue de traditions millénaires, l'agriculture dans la capitale nippone prodigue de multiples avantages aux Tokyoïtes : outre de l'alimentation, elle fournit du bien-être, du lien social, de la fraîcheur l'été et une protection inestimable à l'égard de diverses catastrophes dont ce pays est coutumier.
Pour s'alimenter, Paris a le choix entre se tourner vers ses terres ou vers la mer
Gilles Billen (chercheur à l'Université Pierre et Marie Curie, Paris IV, en France), Sabine Barles et Petros Chatzimpiros (chercheurs au Laboratoire techniques, territoires et sociétés (Latts), à l'Université de Marne-la-Vallée, à Champs-sur-Marne, en France) et Josette Garnier (chercheur à l'Université Pierre et Marie Curie, Paris IV, en France)
Les Parisiens dépendent de territoires ruraux pour s'alimenter. Deux options majeures se présentent à eux pour poursuivre leur approvisionnement alimentaire : privilégier leur hinterland, c'est-à-dire leur arrière-pays nourricier, ou préférer des terres lointaines, aux produits accessibles par voie maritime. La première solution, qui prolonge une longue tradition, a l'immense mérite de protéger les sources d'eau des Parisiens, de même que le climat global. Elle répond également à une aspiration locale de plus en plus populaire.
Le grand potentiel alimentaire de Rennes Métropole
L'agriculture urbaine n'a pas la prétention de nourrir les villes. Toutefois, une récente recherche sur le cas de l'agglomération rennaise décoiffe : les surfaces à l'intérieur du périmètre urbain pourraient, dans un scénario idéal, couvrir la bagatelle de 38 % des besoins alimentaires des Rennais. Il faudrait pour cela sortir d'une production et d'une consommation animales excessives, mettre en culture alimentaire une petite part des parcs, jardins et toits plats, et réorienter l'agriculture locale vers les circuits courts. En prime, l'impact sur le climat et les rivières serait majeur, le tout sans perte d'emploi.
A Genève, la planification énergétique territoriale inclut les serres agricoles
Produire des tomates en serres chauffées est très coûteux en énergie. Mais à Genève, le potentiel en économies d'énergie, en énergies renouvelables indigènes et en écologie industrielle identifié sur le territoire est tel que la possibilité de chauffer ces serres de manière optimale et durable ne relève plus de la science-fiction. Les autorités genevoises explorent ainsi toutes les synergies territoriales envisageables pour maintenir, dans la durabilité, cette activité essentielle pour l'emploi, l'économie et la vie locale.
Les politiques agricoles périurbaines gagnent le cœur des agglomérations françaises
Serge Bonnefoy (sécrétaire technique de l'association Terres en villes, à Grenoble, en France)
Entre planification et projet agricole local, urbanisme et agronomie, Etat et collectivités, la question agricole périurbaine a fini par se frayer un chemin en France. Il aura fallu une cinquantaine d'années pour qu'elle devienne une préoccupation commune de ses agglomérations et de ses métropoles. Et occupe ainsi une place de plus en plus honorable dans l'ensemble des politiques urbaines.
Les potagers se fraient une place en ville
L'agriculture urbaine a la cote auprès des citadins. Des citoyens et des professionnels qu'intéresse le vivre ensemble en ville commencent à le comprendre et proposent et parfois mettent déjà en oeuvre des moyens innovants d'associer vie urbaine et activités
agricoles, en particulier maraîchères. En Suisse, une recherche explore le potentiel de cette approche de la ville aux multiples vertus sociales et culturelles.
Les jardins d'insértion pacifient le paysage urbain : exemple à Sevran
Xavier Guiomar (chercheur à l'équipe Proximités, à l'Unité mixte de recherche Sadapt, AgroParisTech, à Paris, en France)
A Sevran, en Seine-Saint-Denis, le quartier socialement difficile du Pont-Blanc accueille un Jardin d'insertion par l'activité économique. Avec de fortes retombées : emploi, écologie, embellissement paysager, brassage multiculturel et entre générations, pacification des relations de quartier. Des améliorations notables sont encore à apporter au dispositif, mais l'expérience fait d'ores et déjà tache d'huile.
Montréal, porte d'entrée des jardins partagés en terres francophones
Eric Duchemin (professeur associé à l'Institut des sciences de l'environnement, à l'Université du Québec et membre du Collectif sur l'aménagement paysager et l'agriculture urbaine durable)
Les jardins partagés ou communautaires sont nés dans les grands centres urbains d'Amérique du Nord. Parmi eux, la Ville de Montréal a fait office de trait d'union entre le Nouveau Monde et le Vieux Continent francophone. Coup de projecteur sur ce haut lieu de l'agriculture urbaine et ambassadeur de cette pratique auprès des Français.
Des lapins et des poules mettent de la vie en ville
Il est très facile d'élever des lapins ou des poules en ville. C'est un excellent moyen de se procurer des protéines de très bonne qualité et de lutter contre le gaspillage. Associé à un jardin potager et à un compost, cela permet de boucler les cycles et de réduire fortement les ordures ménagères. Les petits élevages urbains ont aussi d'évidentes vertus pédagogiques pour les enfants - qui les adorent - et sont de magnifiques vecteurs de lien social. Autre point positif : manger sa propre production de viande invite et incite à consommer de façon responsable.
Genève et Lille tissent la ville agricole
Carolina Solar (architecte, elle a réalisée une thèse sur la connectivité paysagère à l'Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles, en France)
Pour une bonne partie de la biodiversité, la ville et ses abords constituent souvent un mur infranchissable. Impossible d'y pénétrer. Aussi les agglomérations lilloises et genevoises travaillent-elles sur une parade : elles tissent de grandes rocades de contournement pour la nature. Avec l'aide précieuse des agriculteurs, elles mettent en place des réseaux d'espaces naturels et cultivés : faune et flore, qualité des sols et de l'eau, paysages et loisirs pour les urbains sont les grands gagnants de ces opérations de régénération des campagnes périurbaines.
Réinstaller la campagne en ville
Tokyo, mégapole agricole
Nelly Niwa (prépare une thèse sur l'agriculture intra-urbaine à l'institut de politiques territoriales et d'environnement urbain (Ipteh), à l'Université de Lausanne, en Suisse)
Tokyo a beau être une des plus denses mégalopoles au monde, elle abrite un fort taux d'activités agricoles dans son périmètre : 2 % de sa surface sont utilisés à cette fin. Issue de traditions millénaires, l'agriculture dans la capitale nippone prodigue de multiples avantages aux Tokyoïtes : outre de l'alimentation, elle fournit du bien-être, du lien social, de la fraîcheur l'été et une protection inestimable à l'égard de diverses catastrophes dont ce pays est coutumier.
Pour s'alimenter, Paris a le choix entre se tourner vers ses terres ou vers la mer
Gilles Billen (chercheur à l'Université Pierre et Marie Curie, Paris IV, en France), Sabine Barles et Petros Chatzimpiros (chercheurs au Laboratoire techniques, territoires et sociétés (Latts), à l'Université de Marne-la-Vallée, à Champs-sur-Marne, en France) et Josette Garnier (chercheur à l'Université Pierre et Marie Curie, Paris IV, en France)
Les Parisiens dépendent de territoires ruraux pour s'alimenter. Deux options majeures se présentent à eux pour poursuivre leur approvisionnement alimentaire : privilégier leur hinterland, c'est-à-dire leur arrière-pays nourricier, ou préférer des terres lointaines, aux produits accessibles par voie maritime. La première solution, qui prolonge une longue tradition, a l'immense mérite de protéger les sources d'eau des Parisiens, de même que le climat global. Elle répond également à une aspiration locale de plus en plus populaire.
Le grand potentiel alimentaire de Rennes Métropole
L'agriculture urbaine n'a pas la prétention de nourrir les villes. Toutefois, une récente recherche sur le cas de l'agglomération rennaise décoiffe : les surfaces à l'intérieur du périmètre urbain pourraient, dans un scénario idéal, couvrir la bagatelle de 38 % des besoins alimentaires des Rennais. Il faudrait pour cela sortir d'une production et d'une consommation animales excessives, mettre en culture alimentaire une petite part des parcs, jardins et toits plats, et réorienter l'agriculture locale vers les circuits courts. En prime, l'impact sur le climat et les rivières serait majeur, le tout sans perte d'emploi.
A Genève, la planification énergétique territoriale inclut les serres agricoles
Produire des tomates en serres chauffées est très coûteux en énergie. Mais à Genève, le potentiel en économies d'énergie, en énergies renouvelables indigènes et en écologie industrielle identifié sur le territoire est tel que la possibilité de chauffer ces serres de manière optimale et durable ne relève plus de la science-fiction. Les autorités genevoises explorent ainsi toutes les synergies territoriales envisageables pour maintenir, dans la durabilité, cette activité essentielle pour l'emploi, l'économie et la vie locale.
Les politiques agricoles périurbaines gagnent le cœur des agglomérations françaises
Serge Bonnefoy (sécrétaire technique de l'association Terres en villes, à Grenoble, en France)
Entre planification et projet agricole local, urbanisme et agronomie, Etat et collectivités, la question agricole périurbaine a fini par se frayer un chemin en France. Il aura fallu une cinquantaine d'années pour qu'elle devienne une préoccupation commune de ses agglomérations et de ses métropoles. Et occupe ainsi une place de plus en plus honorable dans l'ensemble des politiques urbaines.
Les potagers se fraient une place en ville
L'agriculture urbaine a la cote auprès des citadins. Des citoyens et des professionnels qu'intéresse le vivre ensemble en ville commencent à le comprendre et proposent et parfois mettent déjà en oeuvre des moyens innovants d'associer vie urbaine et activités
agricoles, en particulier maraîchères. En Suisse, une recherche explore le potentiel de cette approche de la ville aux multiples vertus sociales et culturelles.
Les jardins d'insértion pacifient le paysage urbain : exemple à Sevran
Xavier Guiomar (chercheur à l'équipe Proximités, à l'Unité mixte de recherche Sadapt, AgroParisTech, à Paris, en France)
A Sevran, en Seine-Saint-Denis, le quartier socialement difficile du Pont-Blanc accueille un Jardin d'insertion par l'activité économique. Avec de fortes retombées : emploi, écologie, embellissement paysager, brassage multiculturel et entre générations, pacification des relations de quartier. Des améliorations notables sont encore à apporter au dispositif, mais l'expérience fait d'ores et déjà tache d'huile.
Montréal, porte d'entrée des jardins partagés en terres francophones
Eric Duchemin (professeur associé à l'Institut des sciences de l'environnement, à l'Université du Québec et membre du Collectif sur l'aménagement paysager et l'agriculture urbaine durable)
Les jardins partagés ou communautaires sont nés dans les grands centres urbains d'Amérique du Nord. Parmi eux, la Ville de Montréal a fait office de trait d'union entre le Nouveau Monde et le Vieux Continent francophone. Coup de projecteur sur ce haut lieu de l'agriculture urbaine et ambassadeur de cette pratique auprès des Français.
Des lapins et des poules mettent de la vie en ville
Il est très facile d'élever des lapins ou des poules en ville. C'est un excellent moyen de se procurer des protéines de très bonne qualité et de lutter contre le gaspillage. Associé à un jardin potager et à un compost, cela permet de boucler les cycles et de réduire fortement les ordures ménagères. Les petits élevages urbains ont aussi d'évidentes vertus pédagogiques pour les enfants - qui les adorent - et sont de magnifiques vecteurs de lien social. Autre point positif : manger sa propre production de viande invite et incite à consommer de façon responsable.
Genève et Lille tissent la ville agricole
Carolina Solar (architecte, elle a réalisée une thèse sur la connectivité paysagère à l'Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles, en France)
Pour une bonne partie de la biodiversité, la ville et ses abords constituent souvent un mur infranchissable. Impossible d'y pénétrer. Aussi les agglomérations lilloises et genevoises travaillent-elles sur une parade : elles tissent de grandes rocades de contournement pour la nature. Avec l'aide précieuse des agriculteurs, elles mettent en place des réseaux d'espaces naturels et cultivés : faune et flore, qualité des sols et de l'eau, paysages et loisirs pour les urbains sont les grands gagnants de ces opérations de régénération des campagnes périurbaines.
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
564303 | Presse papier | Centre de documentation | Périodiques | Disponible |