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Le 4 mai 2016, la Fédération nationale des agences d’urbanisme (FNAU) a organisé avec la Cité de l’architecture et du patrimoine une journée sur « Le patrimoine : un projet territorial ».
Deux tables rondes ont permis d’aborder de manière concise les interactions multidimensionnelles entre patrimoine et projet territorial, en particulier dans une dimension d’appropriation citoyenne. Cela a impliqué de prendre en compte la diversité des outils permettant de passer de la simple protection à la mise en projet, et ce faisant de clarifier la répartition des rôles en matière de portage politique du projet patrimonial. Un point essentiel.
Les temps ont en effet profondément changé depuis les lois de 1913 (Monuments historiques) ou de 1930 (sites classés) : décentralisation de l’organisation administrative du territoire, démocratisation des procédures ou plus récemment crise budgétaire métamorphosent la gouvernance patrimoniale. Si l’État, qui a structuré la protection des patrimoines culturel et naturel tout au long du XXe siècle, doit garder un rôle stratégique dans l’identification d’un certain niveau de patrimoine, il ne peut plus – et il ne veut plus – poursuivre cette mission de manière monopolistique et descendante. La décentralisation franchit aujourd’hui son acte III avec les lois Maptam, Alur ou Notre et démultiplie le rôle des collectivités locales non seulement dans la gestion des patrimoines mais aussi dans leur identification : ce qui fait patrimoine au niveau local ne l’est pas forcément au niveau national et, en sens inverse, les patrimoines reconnus par l’État ou par l’UNESCO ne peuvent être simplement « parachutés » ; ils nécessitent par principe une appropriation de leurs valeurs par les collectivités territoriales. Le patrimoine n’est pas – et ne peut pas être, au risque d’en mourir – une culture hors sol ! Or, par la planification urbaine, ce sont bien les collectivités qui gèrent les sols. |