Sites pollués : les collectivités défrichent le terrain - Localtis.info - 31/03/2014
Lentement mais sûrement, à coup de grandes opérations ou de
chantiers plus confidentiels, un mouvement de reconquête des friches
urbaines polluées s'affirme. Négligé lors du Grenelle de
l'environnement, cet enjeu, très technique et longtemps maîtrisé par les
seuls industriels et experts, motive les acteurs locaux qui y voient un
moyen de reconquérir du foncier et de densifier leurs centres. Les 25
et 26 mars, les 4es journées techniques nationales organisées par
l'Ademe sur le sujet ont attiré 600 participants. Le point sur les
bonnes pratiques, retours d'expériences et obstacles rencontrés.
Tout est possible. Du moins en théorie... "Car les freins à lever sont
encore nombreux", prévient José Caire. "Sans reconquête des
centres-ville, si rien n'est fait pour que la densité reprenne et
réveille le marché, une friche même bien située reste en l'état et
l'étalement urbain perdure", constate Julien Langé, urbaniste à
l'Atelier act urba, qui a planché sur le PLU de Vendôme, dans le
Loir-et-Cher. Les collectivités butent aussi sur le manque de moyens. Le
Grand Amiénois (Somme) a sondé le potentiel de ses friches d'activités,
en en ciblant treize et en activant le dialogue entre élus,
propriétaires, investisseurs potentiels. "Au-delà de cet inventaire, il
faut un tableau de bord alimenté en continu. Ce qui pose la question des
forces vives mobilisables en interne. Améliorer l'offre pour réveiller
la demande est néanmoins possible en menant une reconversion de la
friche par palier, avec des aménagements légers, provisoires, préparant à
terme sa reconquête définitive", suggère Nicolas Delbouille à l'Agence
de développement et d'urbanisme du Grand Amiénois. Exemples d'usages
provisoires : centres artistiques, plates-formes logistiques,
agriculture urbaine (hors sol)... A Dreux, cette logique a conduit à
créer un jardin public sur le site d'une ancienne fonderie, pour un coût
de 3 millions d'euros, dont 40% consacrés à l'acquisition, démolition
et dépollution. L'usage transitoire le plus consensuel reste le parc
urbain. "Laisser la végétation reconquérir les friches urbaines est
aussi un choix urbanistique", défend Viriginie Anquetil, doctorante en
aménagement auprès d'un institut de recherche nantais.